Bonjour José Arnold. Vous disposez d’une grande renommée dans toute l’Amérique latine mais vous êtes peut-être moins connu en Europe.
Veuillez noter qu’en Europe, nous avons gagné en réputation depuis 2008 lorsque notre café a été classé parmi les 18 meilleurs de la Tasse d’Excellence. Depuis, nous vendons à 12 pays environ et plus de 30 marques qui respectent notre système de traçabilité familial. Nous leur vendons notre café vert qu’ils torréfient sous leurs marques. Ils mentionnent toujours l’origine, c’est-à-dire le nom de la ferme et le pays.
Votre position d’expert agronomique et de dégustateur vous donne une position exceptionnelle d’observateur. Comment expliquez-vous le succès de votre pays, le Honduras, sur la scène du café ?
Le succès du Honduras est principalement dû à sa capacité à tirer des leçons de ses erreurs. Il y a presque 15 ans, nous n’étions connus que comme un pays producteur de cafés marchands, un pays de remplacement des bons cafés d’origine lorsqu’il y avait une pénurie. A partir de plusieurs études scientifiques à la fois agronomiques et de dégustation, ce qui a permis de diviser la zone géographique en 6 régions caféières qui proposent différents profils de café ce qui nous a ouvert la porte vers des clients qui demandent des cafés assez particuliers. Les études spécialisées et l’expérimentation scientifique nous ont permis de continuer à augmenter notre production de café, année après année, tout en inculquant au producteur des connaissances approfondies sur son produit, élément clé dans la commercialisation de ce dernier. Maintenir à jour la traçabilité du café (son histoire, processus de production, gestion des tissus/cellules, nutrition, séchage, stockage, contrôle de qualité et dégustation) est un véritable apport à la valeur ajoutée lors de la vente du café.
Si vous regardez en arrière, quels sont, d’après vous, les grands changements dans le monde du café ?
Les grands changements dans le monde du café concernent la transparence du processus de production du producteur et sa relation toujours plus directe avec le consommateur final, l’envie que nous avons tous de vouloir profiter d’une boisson entièrement sociale, de connaître l’histoire du produit, ses difficultés, et de savoir qu’à travers sa consommation nous aidons le producteur ainsi que son environnement social et environnemental. Tout en consommant un produit naturel, qui est loin d’être nocif, nous dégustons un produit qui apporte un certain bien-être au niveau de la santé.
Depuis notre premier concours, vous êtes un fervent défenseur du concours AVPA. Vous avez même organisé une remise de prix au Honduras sous le patronage du Président de la République. Pourriez-vous nous dire pourquoi la spécificité du concours AVPA vous semble utile et importante pour les caféiculteurs.
Au fil des ans, l’AVPA a obtenu que le producteur réalise que la meilleure façon d’augmenter la valeur ajoutée de son produit est de le vendre comme un produit final, c’est-à-dire en café torréfié. N’oublions pas que cela apporte de plus grands avantages commerciaux mais comportent également des risques importants pour la conservation de la qualité. Cela ne concerne pas seulement comment torréfier un produit en fonction de sa densité, variété, taille, latitude de production mais aussi comment compléter des aspects importants tels que le type d’emballage et toutes les conditions qui maintiennent et préservent cette qualité de produit que le producteur veille à préparer si soigneusement pour que son produit soit correctement évalué.
Outre le fait que l’AVPA est un canal excellent et primordial pour faire connaître cette qualité et valeur ajoutée, c’est également une plateforme parfaite pour promouvoir par la dégustation des cafés extraordinaires qui sans cela ne pourraient pas atteindre un marché de spécialités aussi exigeant que le monde gastronomique.
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